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Psychothérapie analytique ou outil de développement personnel ?

La question se pose à de nombreuses personnes, car les propositions d’outils de développement personnel sont très nombreuses. Les personnes venant consulter un psychanalyste ont souvent tâté d’autres techniques. La comparaison est faite entre les différents outils qui s’offrent aujourd’hui.
Or, les champs d’intervention en développement personnel et en psychanalyse ne sont pas les mêmes. Les objectifs et les moyens pour y parvenir sont différents. Cependant, il arrive que les frontières entre ces différents domaines d’introspection soient parfois un peu floues, on passe de l’un à l’autre, on recherche quelque chose, on trouve autre chose… Un parcours personnel va passer par plusieurs de ces champs.

Qu’appelle-t-on « développement personnel »?
Le développement personnel fait appel à différentes ressources intérieures, et permet d’ouvrir ses potentialités, de gérer son stress, d’harmoniser son mental, d’augmenter sa créativité, de travailler son intuition, de faire le bilan de ses compétences, de mieux communiquer etc…
Les outils de développement personnel sont nombreux, variés, intéressants, et sont des fenêtres ouvrant sur les possibilités et la richesse qui sont en chacun, que chacun peut faire croitre et embellir.
Les techniques sont diverses : yoga, sophrologie, méditation, techniques psychocorporelles, travail sur l’énergie, la psychologie positive, accompagnement en coaching, etc…

Comment se situe la psychanalyse face à tout cela ? Pourquoi choisir développement personnel ou psychothérapie analytique ?
Une psychothérapie analytique ou une psychanalyse a pour champ d’investigation le sujet dans son ensemble, dans son histoire singulière, unique, celle qu’il a vécu intimement, et aussi dans ce qu’il en a fait, dans ce qu’il a construit à partir de « là ». La psychothérapie s’appuie sur cette histoire, le socle, pour permettre à l’analysant d’y puiser ses forces. Dans la douleur et la fragilité, se trouvent les ferments de la création de son futur.

Dans quel cas s’avèrera nécessaire une psychanalyse ou psychothérapie analytique ?
– Si l’histoire de vie est lourde, si l’enfance est abimée, si les freins à l’épanouissement sont puissants.
– Si la situation de travail ou personnelle ou les deux, est bloquée, si des schémas se répètent indéfiniment.
– Si la souffrance est intense, s’il y a perte d’énergie, angoisse
– S’il y a eu chute, choc, maladie…
Dans tous ces cas, les outils de développement personnel ne seront efficaces que si un travail psychique par la parole a lieu, au cours d’une relation thérapeutique réparatrice

La psychanalyse s’avèrera complémentaire d’un ou de plusieurs outils de développement personnel. C’est le cas pour beaucoup de personnes, ayant souvent fait un chemin à travers divers médiateurs.
Elle s’avèrera même une base, pour que les outils de développement personnel soient efficaces.
Elle sera utile pour éviter les fausses routes : on peut en effet croire que le développement personnel suffira, et se sentir toujours mal, au bout du compte, ou dans une impasse.
Le risque du développement personnel est de laisser s’installer un mal-être, et des habitudes de fonctionnement qui seront difficiles ensuite à remettre en question. Il faudra plus de temps pour déconditionner ses habitudes si on n’est pas allé à la source. La source risque alors d’alimenter toujours le mal à vivre.
Le risque est surtout de créer un « semblant » de bien-être, une posture, des explications, qui ne sont pas personnelles, mais issues d’une grille de lecture. Cela peut aboutir à la construction d’un « faux soi », c’est-à-dire une personnalité très adaptée, un personnage social ayant créé d’autres automatismes, et toujours en demande d’outils de développement personnel. Ayant barricadé son vrai soi, devenu lointain, inaccessible…

La psychanalyse permet d’aller sur son chemin/ sans grille extérieure. On défriche un terrain embroussaillé, à mains nues. Cela fait mal, parfois. L’outil est soi. Le chemin est balisé par une écoute, un silence, un espace intérieur. C’est la rencontre avec.. soi. C’est une école d’exigence. On est face à soi, un vrai soi qui grandit dans cette altérité, cette construction au fil des séances. La construction de son chemin personnel, à nul autre pareil.

Un chemin de vie est une route à plusieurs étapes. La première étape consiste à s’occuper de la souffrance, à panser les blessures psychiques, les bleus à l’âme.
Aller mieux, oui, mais ensuite ?
Maintenir ce mieux-être. C’est là que parfois les outils de développement personnel sont utiles.
Et ensuite ? Quel est le but de tout cela ?
Une fois le chemin éclairci, la question se pose : Que faire de ce mieux-être ?
Quelle est la quête, une fois le mouvement repris ?

Après la recherche des causes de sa souffrance fondamentale, la psychanalyse est un outil d’élaboration de soi, d’éducation à être soi. Elle amène à se poser la question du « que faire de ses prises de conscience ? »

« Le développement de la personne passe, pour la psychanalyse, par une transformation par l’individu de ses blessures en forces, et non par un évitement ou une fuite en avant. »
Norbert Chatillon Hors série Psychologies magazine n°27 P 12.

Donc mon conseil :
– Ne pas se tromper d’objectif. Le développement personnel ne s’occupe pas du pourquoi, il s’occupe du comment.
– Et ne pas se tromper sur l’origine. L’origine du mal-être, de la souffrance : voilà ce dont s’occupe, se préoccupe la psychanalyse: L’histoire, la mémoire, les mouvements et les régressions du sujet, ses désirs, ses peurs, son monde fantasmatique. Sa réalité intérieure.

La vie est une œuvre d’art. Chacun de nous est un artiste qui s’occupe de son œuvre. On peut s’en occuper en laissant la vie faire le travail seule, par le biais des rencontres, des évènements extérieurs venant ponctuer les étapes.
On peut décider aussi d’avoir une démarche plus active dans la construction de son ouvrage. On peut décider de changer, de choisir, d’accélérer certains processus, d’aller plus loin, plus haut. D’avoir un parcours plus autonome, plus conscient. D’augmenter son niveau de conscience, sa connaissance de son inconscient. Ceci amène non pas à une position nombriliste, mais bien au contraire, à une ouverture, une tolérance, une paix avec soi et avec les autres, qui rendent plus libres, plus actifs, plus curieux du monde, plus tolérants. C’est cela la réalisation de soi
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